A Toulouse (31), l'Espace Federica Montseny dévoile sa maison des jeunes et son centre social. Une structure élaborée élégamment par ses concepteurs, sans se détacher de l'histoire de la ville rose.
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A Toulouse (31), l'Espace Federica Montseny dévoile sa maison des jeunes et son centre social. Une structure élaborée élégamment par ses concepteurs, sans se détacher de l'histoire de la ville rose.
Quartier du Mirail à Toulouse. Au milieu d’immeubles des années 70, face à une imposante école d’architecture et en lisière d’une place publique aménagée sur un ancien parking, un nouveau bâtiment se détache incontestablement, affirmant une identité forte sans bousculer son environnement. Le Centre social et Maison des jeunes, signé Passelac Roques Architectes, interpelle par l’incroyable puissance de ses volumes monolithiques qui révèlent avec finesse tout le pouvoir de la terre cuite.
Afin de préserver le patrimoine végétal existant sur la parcelle, le bâti a été découpé en trois volumes simples qui viennent se glisser entre les arbres, reliés en leur centre par un quatrième volume plus bas. Des cours, que l’on emprunte pour se rendre de l'espace public jusqu'à l'entrée physique du bâtiment, s'insèrent judicieusement entre les différents blocs entièrement habillés de terre cuite couleur Champagne. Clin d'œil à la ville historique bien sûr, la brique est traitée avec une modernité qui s’affranchit des codes traditionnels, conférant à l'édifice une intensité expressive hors du commun, sans s’imposer en force.
Ce résultat est le fruit du travail d’orfèvre réalisé par les concepteurs du projet : tandis que les constructions toulousaines du XVIIème siècle montrent des débords en façade qui marquent les appuis de fenêtre, les linteaux ou encore les soubassements, ici toute la surface est plane, sans relief aucun, de bas en haut. L’idée étant de respecter la simplicité des volumes afin de mettre en lumière les détails d’une écriture architecturale ciselée. Les soubassements sont ainsi soulignés par une brique posée à la verticale et les portes sont habillées de terre cuite de sorte qu’elles se fondent totalement dans le bâti, sans coupure inesthétique. Plus élégant encore, les percements arrondis en partie haute sont surplombés de linteaux de briques en forme de couronne, comme de coutume dans la ville rose. A une différence près, essentielle au respect de l’ADN du projet : telles un trompe l'œil, les briques ne se détachent absolument pas de la façade. Elles ont également été biseautées à la main sur le chantier afin de garantir des joints de même largeur. La haute-couture de l’architecture.
“A l’agence, nous sommes attachés à la simplicité géométrique rehaussée par une belle matérialité. Nous faisons confiance à la beauté de la matière. Nous aspirons à produire une architecture que l'on peut qualifier d'essentielle, et surtout, qui essaye de raconter une histoire par rapport au site sur lequel on construit. Et la brique entre pleinement dans ces valeurs. Elle permet, comme dans ce projet, d'isoler le bâtiment par l'extérieur et atteindre une très bonne performance thermique de l'enveloppe. Enfin, la brique s’inscrit dans la durabilité et c’est un point qui guide notre démarche aujourd'hui : plus le bâtiment durera dans le temps, meilleure sera son empreinte environnementale globale. Pour cette commande en particulier, la terre cuite nous a permis de ramener de l’ancrage territorial, de l’histoire locale, tout en affirmant la contemporanéité d’un quartier en plein renouvellement urbain. C’est assez naturellement que nous avons sollicité Terreal qui est un référent dans le métier. Nos interlocuteurs nous ont accompagnés dès l’appel d’offre, notamment pour vérifier si les mises en œuvre que nous avions définies étaient viables ou non.”