L'architecte Laurent Fournet a souhaité donner un aspect boîte à crayons à l'Ecole Simone Veil
Ecole Simone Veil - Villiers-sur-Marne (94)

L'architecte Laurent Fournet a souhaité donner un aspect boîte à crayons à l'Ecole Simone Veil
Au sein d'un quartier d'une zone ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) en forte restructuration, la nouvelle école devait apporter de la vie et casser la dureté des structures voisines. Laurent Fournet a ainsi imaginé un bâtiment qui suggère l'enfance, l'éveil et la créativité, avec un bardage très coloré à la manière d'une boîte à crayons.
Le parallélépipède en façade « fait office de signal, d'ouverture à un monde de culture, comme un totem qui marquerait l'entrée » selon son concepteur. La brisure progressive du motif géométrique vers une courbe donne une vitalité supplémentaire à l'ensemble. La baie vitrée donne sur la bibliothèque de l'école, et le bardage en bardeaux de couleurs évoque également ces rayons de livres pour enfants.
Laurent Fournet a fait ses recherches pour trouver le bon produit, et c'est finalement le bardage Barro Argeton émaillé qui a idéalement répondu à ses attentes. Il a apprécié « la chaleur et le ton acidulé de la terre cuite émaillée ainsi la large gamme de couleurs proposée ».
Un échantillon a été disposé sur une palette pour validation par la Mairie, puis une trame combinant différents coloris a été imaginée sur plusieurs niveaux de barres, chacune faisant un mètre de hauteur.
L'architecte désirait créer « une vibration complète acidulée » sur l'ensemble du bâtiment, « en donnant un rythme grâce aux variations sur chaque niveau de pose ».
Pour poser les 7 000 pièces, il a fallu faire appel à un spécialiste ayant déjà expérimenté ce type de bardage. C'est Bruno Tassone et son fils Tony qui ont été chargés de ce chantier durant 4 mois. Son entreprise se consacre exclusivement au bardage et à la vêture. D'ailleurs, Bruno Tassone se définit lui-même comme un « bardeur ».
Pour l'Ecole Simone Veil, la difficulté consistait à respecter le calepinage spécifique sur l'ensemble du bâtiment, murs et toiture. Les parties courbes ont été particulièrement délicates à négocier, équerre par équerre.
La pose s'est faite bardeau après bardeau, en laissant à chaque fois l'équerre à l'ombre du produit. Pour Bruno Tassone, « ce travail au millimètre constitue le cœur du métier ». Les colonnes sur la baie vitrée qui font 7 mètres de haut ont également nécessité une grande précaution : le « bardeur » et son équipe ont travaillé en hauteur avec des barreaux à 3 mètres de distance de la façade vitrée. Mais au final, l'entrepreneur est très satisfait du résultat, appréciant particulièrement la clarté de l'émaillage et sa tenue dans le temps.