Donner une identité forte à la façade du nouveau collège

Construit en lieu et place d'un ancien collège de type « Pailleron », le nouveau collège Romain Rolland se situe en territoire rural dans le Pas-de-Calais. Les architectes Charles Cailliez et Jean-François Fermeaut ont imaginé un établissement fonctionnel, avec une aile administrative et une autre dédiée aux salles de classe, ainsi qu'un préau intérieur fermé par un mur rideau vitré côté cour, sans poteaux. Les 2 architectes ont également souhaité proposer une façade avec du bardage en terre cuite. Il leur semblait important de conserver ce matériau très présent dans la région mais « en changeant son vocabulaire pour affirmer le coté institutionnel de l’équipement ». Pour Charles Cailliez, les bardeaux, qui font office de brises-soleil, rythment la façade principale et lui donnent son caractère, une vibration sensible.

L'horizontalité des brises-soleil est perturbée par l’absence de bardeaux ici et là, créant un rythme discontinu dans les lignes. En outre, des bardeaux ont été placés devant les fenêtres pour apporter une certaine intimité mais également pour introduire une verticalité dans la forme, un mouvement transversal à celui des lignes de la façade. Pour Charles Cailliez, « le blanc perle a été choisi dès le départ pour son côté institutionnel et sa luminosité. Pour déterminer le rythme des brises-soleil, après avoir réalisé des plans en agence, nous avons changé d’échelle et monté des prototypes et échantillons sur place afin de valider l'effet voulu et la bonne densité ». Il ne restait ensuite plus qu’à poser le bardage et le fixer grâce à un système souple et solide à la fois. Un des atouts maîtres de la gamme Barro d’Argeton.

Pour maîtriser l’inconfort thermique et les risques d’éblouissements sous le préau, l'architecte a utilisé les mêmes brises-soleil pour son mur rideau que pour les façades de l’établissement. Et pour le plafond de ce préau intérieur, il a choisi de longues lames de bois, « comme si la façade avait été retournée dans le préau », avec du bois en lieu et place de la terre cuite. Une impression globale de continuité de formes et de matériau qui perdurera dans le temps grâce à deux qualités intrinsèques de la terre cuite : la pérennité du matériau et l’absence d’entretien. Des atouts qui ont su retenir l’intérêt des architectes, mais aussi du maître d’ouvrage, le Conseil général du Pas-de-Calais.